Page d’accueil
Lancement de la bourse
Soutenir cette initiative
Liste des donateur.trice.s
Récipiendaires de la bourse
Récipiendaires
Printemps 2018
Mme Isabelle Hudon
Doctorante
Université Laval
C’est avec un immense plaisir que les membres du Comité de financement étudiant du CRIMT ont choisi d’octroyer la toute première Bourse Shirley Goldenberg à Mme Isabelle Hudon, candidate au doctorat au Département des relations industrielles de l’Université Laval.
Intitulée Les dimensions éthiques et politiques de l’expérience décisionnelle des membres de conseils d’administration d’établissements publics de santé au Québec, la thèse de la candidate porte sur la gouvernance des entreprises publiques du Québec en santé. Plus précisément, elle s’intéresse aux dimensions éthiques et politiques du sens de l’expérience de membres de conseils d’administration d’établissements publics de santé et à leur actualisation dans la participation des administrateurs aux prises de décisions.
Cette étude a lieu en contexte de la réforme du réseau de la santé qui a débuté en 2015 par la sanction de la loi 10 proposée par le ministre Gaétan Barrette et qui vise à optimiser l’efficacité du réseau de la santé et des services sociaux du Québec. Cette réforme, envisagée dans le cadre de cette recherche comme une expérimentation institutionnelle, instaure de nombreux changements non seulement au niveau de la gouvernance et des différentes instances décisionnelles, mais aussi au niveau de l’organisation des soins et services offerts à la population. Les impacts de la réforme se font donc importants sur les travailleuses et les travailleurs du réseau de la santé, dont certains ont été dénoncés dans les médias.
Au moyen de l’analyse qualitative d’entretiens semi-dirigés réalisés auprès de 40 membres de conseils d’administration d’établissements publics de santé du Québec, la candidate souhaite faire le portrait des sensibilités éthiques et des imaginaires politiques qui les habitent dans le contexte de leurs fonctions d’administrateurs. Elle souhaite également comprendre comment ils actualisent (ou non) ces éléments dans le cadre de leur participation au conseil d’administration. La candidate cherche à savoir comment ils construisent le sens de leur engagement dans cette nouvelle architecture de pouvoir et comment ils arrivent à négocier des espaces d’influence dans les processus décisionnels. À ce stade-ci de sa recherche, elle voit émerger quelques configurations de sens qui varient notamment en fonction du statut des administrateurs et qui vont faire se confronter des visions parfois opposées du réseau public de santé et des services sociaux québécois, sans jamais pouvoir se confronter dans une délibération qui leur permettrait de prendre en charge les tensions éthiques en jeu.
Possédant un dossier académique exceptionnel, confirmé par l’octroi de bourses d’excellence des grands fonds de recherche (FRQSC et CRSH), tant à la maîtrise qu’au doctorat (Bourse Joseph-Armand-Bombardier), d’un impressionnant cahier de publications (un peu moins d’une dizaine) et de communications (plus d’une vingtaine depuis le début de ses études universitaires) et d’une implication soutenue au sein de la communauté de recherche, Mme Hudon a soumis un projet novateur, remarquablement bien structuré et d’une très grande pertinence sociale. Portant sur un cas phare d’expérimentation institutionnelle, ce dernier s’intéresse aux processus qu’il engage (notamment sur le plan de l’agentivité), en particulier pour les administrateurs du réseau de la santé et des services sociaux du Québec confrontés aux impacts (souvent délétères) de ces réformes sur les travailleuses et les travailleurs. Le jury n’aurait pu choisir une meilleure candidate pour recevoir la première Bourse Shirley Goldenberg.
Automne 2018
Mme Laurence Derouin-Dubuc
Doctorante
Université de Montréal
C’est avec un immense plaisir que les membres du Comité de financement étudiant du CRIMT ont choisi d’octroyer la seconde Bourse Shirley Goldenberg à Mme Laurence Derouin-Dubuc, candidate au doctorat à l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal.
Intitulée Agentivité des artistes en arts visuels en contexte de précarité du travail : ressources et contraintes des centres d’artistes autogérés à Montréal, la thèse de la candidate porte sur les capacités stratégiques des artistes à améliorer leurs conditions de travail. Plus précisément, elle s’intéresse à l’expérience de la précarité du travail chez les artistes en arts visuels, ainsi qu’aux manières dont celle-ci les amènent à négocier un meilleur rapport de force sur le marché du travail à travers l’exploitation d’un ensemble de ressources et de contraintes contingentes à leur environnement.
Cette étude revêt une grande pertinence dans le cadre de l’annonce gouvernementale de juin 2018 de réviser les deux lois québécoises sur le statut de l’artiste (R.L.R.Q., 1987, S-32.1 et R.L.R.Q., 1988, S-32.01). Trente ans après leur mise en place, cette annonce souligne les difficultés persistantes à encadrer efficacement un type de travail se caractérisant majoritairement par une organisation du travail par projets. Malgré le fait que le cadre législatif québécois soit toujours considéré aujourd’hui comme une innovation en matière de droit du travail, le travail artistique demeure objectivement précaire, sans que cette perception ne soit nécessairement partagée par les artistes eux/elles-mêmes. Au moyen de différentes stratégies, les artistes se dégagent plutôt des opportunités leur permettant d’affronter les sources de précarité qu’ils/elles rencontrent.
Au moyen d’une approche qualitative, cette étude cherche à faire du milieu artistique montréalais un laboratoire permettant d’affiner notre compréhension des capacités stratégiques en contexte de précarité du travail. En s’intéressant aux opportunités générées par l’expérience de la précarité, la candidate évalue comment les artistes puisent dans un ensemble de ressources à la fois organisationnelles et juridiques dans le cadre d’une action politique visant à affirmer l’importance de leur travail dans la société ainsi qu’à (mieux) vivre de leur pratique artistique.
Possédant un dossier académique exceptionnel, confirmé par l’octroi de bourses d’excellence des grands fonds de recherche au doctorat (FRQSC et CRSH), d’une abondance de publications dédiées tout autant à la communauté scientifique qu’au milieu professionnel, de communications scientifiques livrées au Canada et à l’étranger, ainsi que par une implication soutenue au sein de la communauté de recherche et artistique, Mme Dubuc a soumis un projet remarquable, d’une très grande pertinence sociale. Portant sur deux modèles d’expérimentation institutionnelle (le centre d’artiste autogéré ainsi que la Loi sur le statut de l’artiste), son projet laisse entrevoir le potentiel de développement de nouveaux mécanismes plus ou moins institutionnalisés de régulation du travail atypique qui pourraient palier certains des défis rencontrés par le droit du travail. C’est avec un immense plaisir que nous remettons aujourd’hui la seconde Bourse Shirley Goldenberg à Mme Laurence Derouin-Dubuc, candidate au doctorat à l’École de relations industrielles de l’Université de Montréal.
Printemps 2019
Mme Émilie Lessard-Mercier
Doctorante
Université Laval
C’est avec un immense plaisir que les membres du Comité de C’est avec un immense plaisir que les membres du Comité de financement étudiant du CRIMT ont choisi d’octroyer la troisième Bourse Shirley Goldenberg à Mme Émilie Lessard-Mercier, candidate au doctorat au Département des relations industrielles de l’Université Laval.
Intitulé : « Mobilisations face aux mesures d’austérité au Québec : le cas des services de garde à l’enfance », mon projet de thèse se penche sur la mobilisation des ressources de pouvoir et des aptitudes stratégiques des éducatrices du réseau des centres de la petite enfance (CPE) dans un contexte d’austérité. L’adoption de la politique familiale en 1996 se situe à l’intersection des luttes sociales menées par des groupes sociaux depuis les années 1970 et de l’adoption de politiques d’activation du marché de l’emploi québécois. Le réseau des CPE qui est alors mis sur pied offre l’accès universel à des services de garde, moyennant une contribution parentale réduite. Toutefois, le réseau se retrouve très rapidement mis à mal par le Parti libéral du Québec qui prend le pouvoir en 2003 et accélère le virage néolibéral déjà bien entamé, misant sur la tarification et le développement des garderies privées. L’objectif de ce projet de thèse est de rendre compte des stratégies d’action mises de l’avant par des groupes composés en quasi-totalité par des femmes qui œuvrent dans un secteur où les obstacles, tant à la mobilisation qu’à la sauvegarde des réseaux et des services publics sont indéniablement nombreux. Ainsi, en alliant l’interprétation textuelle et les entretiens semi-dirigés, cette recherche qualitative vise à explorer l’utilisation de nouveaux répertoires d’action par les groupes d’éducatrices afin d’élargir leurs appuis et d’instaurer un rapport de force face à l’État néolibéral qui agit comme employeur et régulateur des relations de soin à la petite enfance. Quant à l’approche théorique retenue, elle vise non seulement à spécifier les rapports sociaux de sexe inhérents au travail d’éducatrice à la petite enfance au Québec, mais également à mettre de l’avant plusieurs échelles de mobilisation des ressources de pouvoir des éducatrices tout en tenant compte des particularités du travail de soin (care).
La question de la mobilisation présentée dans ce projet de recherche se situe au centre de mes préoccupations depuis une dizaine d’années, et ce, tant sur le plan personnel que durant mes études. En effet, je suis impliquée dans plusieurs groupes militants pour de meilleures conditions de vie. Durant mon parcours universitaire, j’ai été membre du conseil exécutif de mon association étudiante, et j’ai obtenu une maîtrise en sciences politiques portant sur les coalitions de mouvements sociaux. Ces recherches ont mené à la publication d’un cahier sur les effets délétères de la réforme du programme d’assurance-emploi canadien dans les régions québécoises. Agissant en complémentarité, mes engagements sociaux et militants se situent au cœur des questionnements qui me poussent à effectuer des études doctorales portant sur les conditions et les effets des mobilisations citoyennes.
Automne 2019
Mme Jonelle Humphrey
Doctorante
Université McMaster
C’est avec un immense plaisir que les membres du Comité de financement étudiant du CRIMT ont choisi d’octroyer la Bourse Shirley Goldenberg à Mme Jonelle Humphrey, candidate au doctorat à l’Université McMaster.
Intitulé Experimental regulation to address forced labour in supply chains: What will Canada choose?, [Régulation expérimentale afin de remédier au travail forcé dans les chaînes d’approvisionnement : Quel choix fera le Canada?], la thèse de Jonelle Humphrey s’intéresse à l’analyse de divers modèles de loi sur la transparence que le Canada pourrait utiliser pour lutter contre le travail forcé dans les chaînes d’approvisionnement de plusieurs entreprises canadiennes.
Cette étude tombe à point, notamment parce que le 13 décembre 2018, le projet de loi C‑423, nommé Loi sur l’esclavage moderne, a été déposé à la Chambre des communes du Canada. Ce projet de loi exigeait que les entreprises rapportent le recours au travail forcé ou au travail des enfants dans leurs chaînes d’approvisionnement si les produits étaient faits au Canada ou importés au pays. Le projet de loi n’a pas été adopté en raison de la dissolution du Parlement en vue des élections fédérales du 21 octobre 2019. Néanmoins, le Canada a pris un engagement international afin de lutter contre le travail forcé dans les chaînes d’approvisionnement.
Au moyen de l’analyse doctrinale, cette thèse explore les différentes stratégies réglementaires qui pourraient être utilisées par le Canada pour répondre plus efficacement que le projet de loi au problème du travail forcé dans les chaînes d’approvisionnement. De plus, grâce à des méthodes sociojuridiques, cette thèse examine de quelles manières les pratiques en matière d’approvisionnement des entreprises ont changé, et si elles ont changé, en vue de l’adoption de la loi sur la transparence, et propose d’effectuer des études de cas sur des entreprises canadiennes qui ont ou vont faire face à des poursuites judiciaires pour atteintes aux droits des travailleurs dans les chaînes d’approvisionnement. Guidée par une approche axée sur la théorie de la régulation réactive [responsive regulation theory], cette thèse vise à recommander des interventions réglementaires qui auront non seulement des effets substantiels et durables, mais qui incluront également un large éventail d’acteurs sociaux, notamment des ministères du gouvernement ainsi que des groupes de la société civile, afin d’éradiquer les formes d’emploi indécentes ou inacceptables.
Jonelle Humphrey est une avocate à Trinité-et-Tobago où elle a travaillé comme avocate recherchiste pour des juges de la Cour suprême et de la Cour d’appel. Après avoir passé les examens Caribbean Advanced Proficiency, elle a reçu le prix Caribbean Examination Council pour ses résultats remarquables en sciences humaines. Jonelle a également reçu la médaille du président de Trinité-et-Tobago ainsi qu’une bourse, toutes deux décernées pour ses résultats exceptionnels en sciences humaines. Elle est également lauréate d’une bourse pour étudiants étrangers à l’Université de Bristol en Angleterre, où elle a complété une maîtrise en droit dans le domaine de la gouvernance d’entreprise et du droit du travail. Le jury n’aurait pu choisir une meilleure candidate pour recevoir la Bourse Shirley Goldenberg.
Printemps 2020
Mme Ammon Lilyane Djouldé Alou
Doctorante
Université Laval
C’est avec un immense plaisir que les membres du Comité de financement étudiant du CRIMT ont choisi d’octroyer la Bourse Shirley Goldenberg à Mme Ammon Lilyane Djouldé Alou, candidate au doctorat à l’Université Laval.
Intitulé : « Les enjeux du temps de travail : l’action syndicale face au développement de l’obligation de disponibilité chez Postes Canada. Une approche de genre », ce projet de thèse vise à analyser le débat au sein des syndicats et leurs actions en lien avec l’obligation de disponibilité, sous la lentille du temps travail et en particulier le temps supplémentaire obligatoire ou non, des horaires de travail et des congés. Ce projet repose sur plusieurs constats : ainsi, en 2015, au Québec, les conflits du travail portant sur le temps de travail constituent, selon le Secrétariat du travail, le deuxième motif de litige (grève ou lock-out) après l’augmentation générale des salaires. Socialement, nous observons une montée d’intérêt pour ces préoccupations à travers une couverture médiatique importante. Cela témoigne du phénomène d’ « extensification » du travail, qui se définit par la flexibilité du temps de travail en fonction des besoins de l’employeur, phénomène qui accompagne l’intensification du travail. De plus, ces transformations du temps de travail ont un impact important sur l’articulation travail-famille; les femmes sont les plus touchées dans leur expérience du marché du travail. Effets aggravés par le fait que l’obligation de disponibilité souffre d’un faible encadrement dans le contexte canadien.
Nous souhaitons procéder à des études de cas, nous avons entrepris des démarches pour obtenir la collaboration du Syndicat des travailleurs et travailleuses des postes (Postes Canada). Par le biais d’une analyse qualitative et d’entretiens semi-dirigés réalisés auprès d’élus et de membres du syndicats des facteurs et factrices urbaines de Montréal et de Québec et de facteurs et factrices ruraux et suburbains, nous voulons comprendre comment les syndicats intègrent les enjeux de temps de travail (le temps supplémentaire obligatoire ou non, les horaires de travail et les congé) dans les orientations syndicales (cadrage ou « framing ») et dans leurs actions (processus de mobilisation et répertoire) lors des processus de négociation intra-organisationnelle et avec l’employeur.
Cette analyse se fera sous une perspective réaliste critique et de genre, en s’intéressant aux sources de pouvoir syndical et aux aptitudes stratégiques des syndicats. Nous espérons que cela peut permettre d’apporter une meilleure compréhension de l’action syndicale et des changements en cours dans l’organisation du travail.
Montrant d’excellents résultats académiques au niveau du doctorat, Lilyane est titulaire de la bourse Jennie-Skene de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) et d’une bourse SAGE. Elle rédige actuellement un manuscrit à soumettre à la revue Relations industrielles/Industrial Relations, à partir du chapitre 4 de sa thèse. Dans cet article, elle fera un portrait de l’ampleur et de la nature des enjeux liés au temps de travail, soit les grèves et lock-out survenus au Québec entre 2005 et 2018.
Automne 2020
Mme Joannie Lamontagne
Étudiante à la maîtrise
Université de Montréal
C’est avec un immense plaisir que les membres du Comité de financement étudiant du CRIMT ont choisi d’octroyer la Bourse Shirley Goldenberg à Mme Joannie Lamontagne, candidate à la maîtrise à l’Université de Montréal.
La notion juridique d’employeur et les plateformes numériques de travail: les réponses en droit comparé sont-elles valables pour le Québec ?
Ce mémoire a pour objectif de mettre en lumière le phénomène des plateformes numériques de travail d’un point de vue du droit du travail afin de mieux comprendre leur fonctionnement, l’organisation du travail de celles-ci et de déterminer si les concepts juridiques actuels sont adaptés à ce nouveau modèle économique.
Au cours des dernières décennies, le nombre de plateformes numériques de travail a pris une ampleur considérable sur le marché du travail, et ce, à l’échelle internationale. L’une des problématiques occasionnées par ces dernières est qu’elles « se heurtent aux règles juridiques existantes » en droit du travail, de telle sorte qu’elles constituent une « zone grise d’emploi ».
D’une part, on peut se demander si la relation qui existe entre l’entreprise de plateforme et le travailleur est un contrat de travail entre un salarié et un employeur ou si la plateforme agit plutôt comme un simple intermédiaire facilitant la conclusion d’un contrat d’entreprise ou de service entre le travailleur, qualifié d’entrepreneur indépendant ou de prestataire de service, et le client.
D’autre part, même si le travailleur de plateforme est considéré comme un salarié, on peut se demander qui est son employeur lorsque l’entreprise de plateforme et le client exercent tous deux un contrôle sur son travail. Or, il existe un « flou juridique » entourant l’encadrement de ces relations tripartites en droit du travail parce que celui-ci s’applique habituellement à des relations bipartites entre un salarié et un seul employeur.
La question du statut d’employeur des entreprises de plateforme est donc complexe, mais lourde de conséquences pour la protection du travailleur.
Pour mener cette recherche, la doctrine et les décisions marquantes rendues dans différents pays seront utilisées afin comparer différents modèles de régulation des plateformes et d’identifier ceux que nous pourrions examiner pour le Québec. Ensuite, la jurisprudence québécoise sera étudiée sur les voies de régulation identifiées à l’international comme étant susceptibles de protéger les travailleurs de plateforme afin d’évaluer la faisabilité de ces dernières pour le Québec.
Joannie Lamontagne s’est intéressée au phénomène des plateformes numériques au cours de sa dernière année au baccalauréat en relations industrielles, cheminement Honor, à l’Université de Montréal, d’où elle est maintenant graduée. Au cours de ces études, de par la qualité de son dossier académique, elle s’est vue octroyer une bourse d’excellence de l’École de relations industrielles et deux mentions d’excellence de la Faculté des arts et des sciences de l’Université de Montréal. Elle a également effectué trois années d’étude en Techniques juridiques durant lesquelles elle a développé un intérêt marqué pour le droit du travail et c’est pourquoi elle a choisi de réaliser un mémoire de maîtrise dans ce domaine d’étude.
2021
Mme Béatrice Venne
Étudiante à la maîtrise
Université du Québec à Montréal
C’est avec un immense plaisir que les membres du Comité de financement étudiant du CRIMT ont choisi d’octroyer la Bourse Shirley Goldenberg 2021 à Mme Béatrice Venne, candidate à la maîtrise à l’Université du Québec à Montréal.
Le rapport au droit du travail des travailleurs et travailleuses sylvicoles anicinapek
Le mémoire de l’étudiante s’intéresse à la réception par les personnes salariées autochtones des normes minimales d’emploi censées les protéger (salaire, droit au repos, santé et sécurité du travail). L’objectif est de dégager les significations juridiques que ces normes emportent pour ces destinataires. Comment les personnes salariées autochtones perçoivent-elles les « modèles d’action et de référence proposés » par le droit du travail (Gesualdi-Fecteau, 2016)?
Sur le plan formel, le droit du travail est généralement applicable aux personnes salariées autochtones aussi bien en réserve qu’hors-réserve. Or, peu d’études se sont intéressées aux personnes salariées autochtones en tant que destinataires du droit du travail. Il est donc apparu nécessaire de documenter empiriquement le rapport qu’elles entretiennent avec cet ensemble normatif, en recourant à une approche méthodologique qualitative et inductive. À partir de l’analyse d’entretiens semi-dirigés, la recherche met en évidence leurs perceptions en comparant deux modèles distincts d’organisation du travail au sein de deux entreprises détenues par des intérêts économiques autochtones. Ce faisant, cette étude cherche à comprendre comment le système d’emploi concret dans lequel ces personnes salariées s’insèrent influence le rapport qu’elles entretiennent avec la régulation du travail. Le contexte local de la recherche est celui des Anicinapek en Abitibi-Témiscamingue œuvrant dans le secteur forestier.
Sur le plan de l’expérimentation organisationnelle et institutionnelle, le projet de l’étudiante s’inscrit dans le cadre de travaux dans plusieurs disciplines dont le but est de définir les fondements d’une « foresterie autochtone ». Il engage à la fois une réflexion sur la régulation étatique du travail et la régulation étatique d’un secteur d’activités économiques, l’aménagement du territoire forestier public, sur les pratiques et les stratégies d’entreprises qui, de manière à assurer la participation de la main-d’œuvre autochtone, sont susceptibles d’être multiples et sont peu documentées.
L’étudiante a terminé son baccalauréat en droit (LL.B) à l’Université du Québec à Montréal (UQAM) et la formation professionnelle de l’École du Barreau du Québec en 2018. Elle a travaillé comme étudiante-recherchiste à la Direction des affaires juridiques de la CNESST, comme auxiliaire d’enseignement et de recherche en droit du travail, et travaille actuellement comme étudiante homologue avec une étudiante autochtone au baccalauréat en droit du Département des sciences juridiques de l’UQAM. Son projet s’inscrit en droite ligne avec ses intérêts de recherche : le rapport que les personnes entretiennent avec le droit dans le cadre de leur vie quotidienne, les sources du droit et de la régulation du travail, et les traditions juridiques autochtones. Elle s’intéresse particulièrement aux approches empiriques et multidisciplinaires de la recherche en droit. Elle a reçu le soutien financier du Conseil de recherches du Canada en sciences humaines (2019-2020) et du Fonds de recherche du Québec – Société et culture (2020-2021) pour son travail à la maîtrise. Béatrice travaille sous la supervision sûre et avisée de la professeure du Département des sciences juridiques de l’UQAM, Dalia Gesualdi-Fecteau, et de Hugo Asselin, professeur à l’École d’études autochtones de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue.
2022
Mme Temisan Fanou
Étudiante à la maîtrise
Université McMaster
C’est avec un immense plaisir que les membres du Comité de financement étudiant du CRIMT ont choisi d’octroyer la Bourse Shirley Goldenberg 2022 à Mme Temisan Fanou, candidate à la maîtrise à l’Université McMaster.
The influence of modern slavery laws on multi-stakeholder initiatives to eliminate forced labour and child labour in global supply chains
Over the last decade, there has been renewed attention on the role of forced labour and child labour in sustaining the functioning of global supply chains, and various governance initiatives have emerged to address the issue. This thesis examines the interaction between two hybrid and experimental forms of governance: multi-stakeholder initiatives (MSIs) and modern slavery laws.
MSIs, which bring together companies, NGOs, and trade unions, have dominated the landscape for the past few decades with only limited results in terms of reducing labour exploitation. Modern slavery laws are a newer form of regulation which require companies to take steps to remove – or, at a minimum, to disclose – the use of forced or child labour in their supply chains. As the Canadian government prepares to introduce a modern slavery law imminently, with Bill S-211 having reached the penultimate stage of the legislative process, empirical evidence on the impact of these laws will be useful to Canadian government, business, and civil society actors.
This thesis will use a socio-legal methodological approach to investigate how companies and MSIs have reacted to modern slavery laws in a specific sector: cocoa. The research will focus on a specific lead firm in the sector and analyze the MSIs that it engages with, in the context of the modern slavery laws to which it is subject. It will use multiple research methods including key informant interviews, supply chain mapping, and documentary analysis. Ultimately, the thesis will assess how modern slavery laws can contribute to improving the lives of workers at the bottom of the supply chain.
Temisan Fanou is a dual-qualified lawyer (Ontario and Nigeria) specializing in labour, migration, and human rights. She is passionate about supporting the 2030 Sustainable Development Agenda, particularly in Africa. Since graduating from the University of Toronto (international relations and peace and conflict studies) and the University of Oxford (jurisprudence), she has worked with the International Labour Organization, the International Organization for Migration, and the Immigration and Refugee Board of Canada, among others. In 2021, she received the Labour Studies Social Justice Graduate Scholarship at McMaster University in recognition of her deep commitment to social justice and solidarity.
2023
Mme Priyanka Preet
Étudiante à la maîtrise
Université McGill
C’est avec un immense plaisir que les membres du Comité de financement étudiant du CRIMT ont choisi d’octroyer la Bourse Shirley Goldenberg 2023 à Mme Priyanka Preet, candidate à la maîtrise à l’Université McGill.
Bolstering Female Labour Force Participation in the Indian Workforce: Poor female labour participation is a critical problem across the globe.
The Indian FLFP rate has been steadily declining making the country one of the worst performers globally. In the stratified Indian society, the intersection of gender, caste and religion makes FLFP a complex socio-legal issue that is yet to be confronted by the Indian Government in its entirety. In contrast, Canada has one of the highest FLFP rates worldwide with the Employment Equity Act as a ‘proactive strategy’ to target systemic discrimination against women and other minority workers. The principal question that the thesis addresses is whether the Employment Equity model can be reimagined in the Indian context to eliminate systemic barriers against women and enhance the female labour force participation rate in India. To address the principal question, the thesis scrutinises the discrimination confronting women workers with diverse identities in India and Canada. Second, the history and development of the Canadian Employment Equity model and judicial discussion on employment discrimination and substantive equality have been traced. Significantly, the thesis proposes a legislative model for public and private organisations which retains the quota system but mandates other forms of special measures while requiring accountability to the National Commission for Women. The goal of the legislative model is to travel beyond improving the statistical representation of women to foster an accommodative work environment, bolster training and promotional prospects for women, dismantle occupational ghettos and transform organisational structures. The research methodology is doctrinal and comparative as the thesis studies two multicultural, constitutionally similar, and common law-based polities.
Priyanka Preet is a master’s student at the Faculty of Law, McGill University. She has been a recipient of the McGill Entrance Scholarship, the CRIMT Studentship for Better Work and the Labour Law Development and Research Laboratory scholarship at McGill. She holds a B.A. LL.B.(Honours) degree from National Law School, Lucknow, India while also representing her university as a United Nations Millennium Fellow in 2021. In India, she freelanced as a legal journalist and interned at the Office of the Chief Justice of India, the Office of the Additional Solicitor General, chambers of Senior Advocates and the Central Information Commission, New Delhi. She has contributed several articles to national and international journals, national news websites, magazines and legal blogs. She has also presented her research at the University of Oxford, Dublin City University, Catolica University, Portugal and McGill University. While she has dealt with diverse areas of law in India and Canada, she enjoys delving into labour, constitutional, human rights and public international laws.
Félicitations à toutes les récipiendaires !